Projet E-Giénique : Une révolution contre la précarité menstruelle pour l’avenir des filles dans les collèges
La phase du département des collines lancée jeudi 30 janvier au Ceg1 Dassa
Le Collège d’Enseignement Général 1 de Dassa a accueilli le mini lancement du projet E-Giénique pour le compte du département des Collines au Bénin. Cette phase intervient après l’étape du département du Plateau. Cette initiative de l’Association des Blogueurs du Bénin a été lancée dans la journée de ce jeudi 30 janvier 2025, en présence de plusieurs autorités et des apprenantes, qui sont les bénéficiaires. Trois collèges sont les bénéficiaires de ce projet dans les Collines. Il s’agit du CEG 1 Dassa, du CEG Kpingni et du CEG Paouignan.

La précarité menstruelle est un obstacle majeur à la scolarisation des jeunes filles au Bénin. L’absence de serviettes hygiéniques et de toilettes adaptées, ainsi que la stigmatisation liée aux règles, poussent souvent les filles à abandonner l’école. Le projet E-Giénique intervient pour changer cette réalité en fournissant des solutions pratiques permettant aux élèves de continuer leur scolarité dans des conditions d’hygiène optimales.
Le lancement a réuni plusieurs autorités locales et éducatives. Didagbé T. Didié, directeur du CEG Paouignan, dans sa prise de parole, a souligné l’importance du projet : « Ce projet brise le silence sur un problème de santé publique souvent ignoré. Il est essentiel d’offrir à nos filles un environnement scolaire sain et sécurisé », a-t-il fait savoir. À sa suite, le censeur du CEG Kpingni, Emmanuel K. Yao, représentant le directeur dudit collège, a également salué l’initiative : « C’est un soulagement pour nous et pour nos élèves. Avec ce projet, elles auront désormais accès aux produits hygiéniques nécessaires pour leur bien-être ».

« Ce projet va véritablement améliorer les conditions d’étude de nos élèves. Nous sommes fiers de le voir se concrétiser dans notre établissement », a lancé le surveillant général Laurent Boko, représentant du directeur du CEG 1 Dassa.
Une autre intervention qui a retenu l’attention des participants est celle de Mme Clotilde Noudeviwa, directrice départementale des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle des Collines. En sa qualité de première autorité en charge de l’éducation secondaire dans les Collines et en tant que femme, elle a exprimé sa joie d’accueillir ce projet : « Les menstrues et leur gestion ont été la cause d’un long combat contre l’abandon des cours par les filles. Le projet E-Giénique est une étape importante pour garantir une scolarité réussie à nos filles, dans un environnement respectueux et inclusif. » Elle n’a pas manqué de prodiguer de précieux conseils aux élèves : « Je vous exhorte à bien suivre pour prendre note des règles d’hygiène menstruelle et de les appliquer ».
Le chef de l’arrondissement de Dassa 1, M. Osé Akpaki, représentant le maire empêché, a déclaré : « C’est une séance importante. L’occasion qui nous réunit est une opportunité pour nos filles. J’ai été témoin par le passé des scènes qui ont sali l’image de la fille en milieu scolaire. C’est une opportunité à saisir, car vous êtes l’avenir. Lorsque nous sommes à la mairie, nous parlons de développement. Il n’y a pas de développement sans la cité. Nous parlons ici d’un pan de la cité. Votre place n’est pas à négocier dans la société ».

Le projet démarre par une phase pilote dans les trois collèges concernés, avec un nombre important d’élèves bénéficiaires. Dans les mois à venir, des distributeurs automatiques de serviettes hygiéniques seront installés dans ces écoles pour faciliter l’accès aux produits menstruels. Des efforts supplémentaires seront également déployés pour améliorer les infrastructures sanitaires, avec la mise en place de toilettes adaptées et accessibles.
Le lancement du projet E-Giénique marque un tournant dans la lutte contre la précarité menstruelle au Bénin. Cette initiative contribuera non seulement à améliorer l’hygiène des filles dans les écoles des Collines, mais aussi à les soutenir dans leur parcours éducatif. Grâce à ce projet, de nombreuses jeunes filles pourront poursuivre leurs études sans les interruptions liées à la gestion de leurs règles. Déjà, des voix se lèvent pour demander une couverture nationale afin de permettre à toutes les filles en milieu scolaire de bénéficier des avantages de ce projet.
A H