Après 60 ans d’indépendance, le Béninois reste à découvrir les richesses de sa culture selon Félicien Hounkanrin

A l’occasion de la fête du 1er Août  et notamment le 60ème anniversaire d’indépendance du Bénin, Félicien Hounkanrin donne son avis sur la façon dont les béninois perçoivent leur culture. C’est à travers cet entretien que nous vous invitons à lire :



Monsieur Félicien Hounkarin bonjour, vous êtes le directeur départemental du tourisme, de la Culture, des arts et des Sports de l’Oueme. Dites-nous à l’occasion des 60 ans d’indépendance du Bénin, que pouvez-vous nous dire en quelques mots en thème de bilan ?


1er Août 1960- 1er Août 2020 cela fait 60 ans que le Bénin a eu son indépendance. 60 ans après, nous pouvons faire de bilan dans maints domaines. Dans le domaine de la culture plus précisément, nous pouvons dire que le béninois reste à découvrir les richesses de sa  culture. La connaissance de la culture béninoise n’est pas encore une chose effective jusqu’à présent parce que quand nous voyons comment se déroulent les choses aujourd’hui au Bénin avec notamment la méconnaissance de sa propre richesse culturelle, nous ne pouvons pas dire exactement que  la majorité des Béninois connaissent réellement la valeur de leur culture.


Après 60 ans d’indépendance, est-ce qu’on peut dire que  les béninois consomment vraiment leur culture ?


Avant de consommer quelque chose, il faut connaitre la chose et entièrement aimer la chose. Nous savons qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont faits depuis plusieurs années mais la consommation laisse toujours à désirer. C’est vrai que nous sommes aujourd’hui dans un monde où il faut regarder ce qui se fait à côté et tirer profit de ce qui est bon  mais certains béninois n’arrivent pas encore à consommer réellement leur culture. Certains ne sont pas fiers de leurs cultures et ont tendance à aimer ce qui vient d’ailleurs que ce qui est pour eux parce qu’il y a encore un logiciel que nous n’avons pas encore désactivé de notre tête. Ce logiciel est ce qui a été mis dans notre tête comme quoi, notre culture est la plus mauvaise, la plus caduc ou la plus désintéressée possible. On pense que ce qui est fait chez nous, c’est de mauvaise qualité et ce qui vient d’ailleurs, c’est ce qui est bon. Sur ce plan, nous avons encore beaucoup de choses à faire. Nous ne sommes pas encore au bout du tunnel en thème de la consommation réelle de notre culture et il faut que nous nous approprions ces notions, des vraies richesses de notre culture pour qu’au bout de quelques années, nous puissions être totalement tous fiers de notre culture.

Quand on vous pose la question de savoir si l’artiste béninois après 60 ans vit-t-il vraiment de sa culture, vous répondez quoi ?


La culture est une richesse. Quand vous voyez ces grandes nations qui émergent aujourd’hui, elles ont bâti leur essor sur la culture. Quand vous voyez l’Europe vous verrez qu’elle a ete construite principalement sur la culture judeo-chrétienne. Le moyen orient et l’Asie ont construit leur nation sur l’islam et le bouddhisme par exemple mais nous en Afrique, nous cumulons tout et finalement, on n’appartient à rien alors que nous avons une culture qui, par l’histoire était au-dessus de tout. Aujourd’hui pour vivre mieux de sa culture, je pense qu’il faut apporter l’originalité à ses œuvres. Il faut que nous ressuscitons l’authentique qui est pour les aïeux  et que nous associons avec les réalités actuelles  afin qu’on sente que nous sommes non seulement dans le temps mais pleinement dans la pure culture béninoise. Certains ont compris et vivent pleinement de leurs arts et donc s’épanouissent bien, mais d’autres sont encore à la traine. Heureusement qu’il y a une prise de conscience aujourd’hui  au sommet de l’Etat avec un Président décidé à mettre la lumière sur la culture béninoise notamment à travers le tourisme et surtout prêt à reconnaitre que l’Afrique est de culture vodoun et aussi qu’il faut vraiment valoriser notre richesse culturelle avec des stratégies bien élaborées Le Président Patrice TALON est résolument engagé a révéler la Culture béninoise partout où besoin sera et nous devons l’aider absolument. 


Un mot à l’endroit des acteurs culturels pour clôturer cet entretien à la veille de l’indépendance


Je demande à tous les acteurs culturels de ne pas baisser la garde. Je sais qu’ils s’échinent beaucoup, l’accompagnement nécessaire n’est pas souvent au rendez-vous mais c’est leur persévérance qui prouve que nous avons aujourd’hui un existant et quelque chose qu’il faut reconstruire. Je leur demande d’avoir foi en ce qu’ils font. Ce jour viendra et la nation va reconnaitre ce qu’ils font et ce qu’ils ont fait pour conserver le patrimoine culturel béninois. Je leur souhaite bonne fête et que chacun fasse le bilan à son niveau et repartir sur de nouvelle base pour un meilleur lendemain en ce qui concerne la culture béninoise.


Félicien M. Hounkanrin merci!


Merci à vous aussi.

Propos transcrits  par Ghislain DOSSA KAKPO

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