Interview exclusive avec le Directeur Général du centre de la cinématographie du Niger sur le FIFDOPO 2023 : « le documentaire africain a de très beaux jours devant lui », dixit Magori Sani
A l’occasion de la deuxième édition du festival international du film documentaire de Porto-Novo deuxième édition, le directeur général du centre de la cinématographie du Niger a accordé une interview à votre journal Info du Moment où il a fait part des raisons de sa présence au Bénin, son avis sur le cinéma documentaire africain. Monsieur Magori Sani, également producteur et réalisateur a aussi prodigué quelques conseils aux organisateurs de la deuxième édition du FIFDOPO. Voici l’intégralité de l’interview.
Bonsoir Directeur. Vous avez accepté non seulement l’invitation d’être sur le festival international du film documentaire de Porto-Novo 2ème édition mais également accepté être président du jury de la 2ème édition du FIFDOPO. Dites-nous, quelles sont les raisons qui vous ont motivé ?
D’abord je remercie les organisateurs pour la considération et pour l’honneur. Je me souviens j’étais venu ici à Porto-Novo pour l’ancien festival Bénin docs, il y a très longtemps, mais ça n’a pas pris. Il n’y a pas eu bien d’autres éditions et quand il m’a dit qu’il a créé un nouveau festival pour le documentaire à Porto-Novo, je me suis dit que c’est un devoir d’accepter leur invitation. Peut-être que le premier clou n’était pas bien enfoncé et il faut qu’on essaie de redémarrer les choses.Porto-Novo c’est vraiment une ville souche qui inspire le désire du documentaire et la valorisation de nos patrimoines et je pense que c’est surtout cela qui m’a poussé vraiment à accepter l’invitation. Je vois que malgré le manque de moyens, c’est une équipe dynamique, qui rêve et qui croit et je pense que ça va aller.
Vous venez d’assister à la cérémonie d’ouverture. Dites-nous quelles sont vos impressions ?
Mes impressions sont très bonnes. Il y a beaucoup de gens qui sont venus de plusieurs pays. Il y a eu beaucoup de spectateurs également. L’ouverture a été soft et avec les programmes annoncés, je suis sûr que les gens vont venir voir des films très intéressants. Je me suis senti déjà dans le festival dès le premier jour et entant que président du jury, nous avons vu un bon film à l’ouverture. Je suis très enchanté de constater qu’il y a un vrai dynamisme.
Quel est ce regard que vous portez sur les films documentaires africain ?
Je pense que le documentaire africain a eu de progrès. Avant, on avait un seul genre. Le genre journalistique où il y avait assez d’interview, là c’est le documentaire actif, d’action, de création, donc c’est beaucoup plus réservé à l’information. Aujourd’hui c’est vraiment de la créativité, les sujets de vie personnelle et qui reflètent vraiment l’aspiration de la jeunesse africaine. Je pense que c’est une bonne chose d’encourager l’initiative à travers surtout des formations parce-que sans formation, c’est vraiment difficile d’envisager un bon avenir pour le cinéma africain en général. La formation, c’est vraiment la base. Je pense que le documentaire africain a de très beaux jours devant lui. Nous sommes à une phase où il y a trop de questionnement sur l’Afrique et nous devons nous l’approprier pour documenter, pérenniser ou immortaliser l’histoire de l’Afrique qui est en plein bouillonnement.
Quel conseils avez-vous à donner aux organisateurs du festival international du film documentaire de Porto-Novo ?
Le conseil essentiel que je leur donne, c’est de continuer à croire, à se battre parce que les premières éditions sont difficiles. Je leur demande de garder le cap, de ne pas surtout se décourager, chercher des partenariats, respecter ses engagements et être crédibles parce que avec la crédibilité, même s’il n’y a pas l’argent, les gens viennent. Faire la politique de ses moyens. Ils sont affligés par certaines choses mais ils sont debout. Je pense que c’est l’essentiel.
Monsieur le Directeur, merci.
C’est moi qui vous remercie
Propos recueillis par Ghislain Dossa Kakpo
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