Pensées de Isidore H. K. AGUIAR : le développement de Porto-Novo incombe à tous
Il n’est pas rare d’entendre dans les discussions « Pourquoi veut-il parler de Porto-Novo, alors qu’il n’est pas de Porto-Novo? ».
A priori, on pourrait bien en rire, si cela ne finissait pas par envahir l’espace politique et même adminitratif. Quand quelqu’un a des prétentions pour un poste électif dans la ville, on commence par scruter ses origines. C’est le cas aussi pour les postes dans la sphère administrative de la ville.C’est comme si le jauge de la compétence et de la capacité à gérer était à l’aune des origines.
En termes clairs, si quelqu’un n’est pas » originaire » de Porto-Novo, il lui est difficile, voire parfois impossible, d’avoir quelque prétention, surtout politique.
Evidemment, ce fait, loin d’être une caractéristique propre à Porto-Novo, est senti dans la plupart de nos Communes. Le mythe de l’autochtone est bien fort et détermine très souvent les réalités sociales, administratives et politiques.
Cependant, la situation de la ville de Porto-Novo doit être perçue autrement, car étant la Capitale de notre pays.
Une Capitale a la vocation de rassembler les fils de la plupart des régions d’un pays et même les citoyens venant d’autres pays. Donc le repli indentitaire ne doit aucunement être à l’ordre du jour, ici, à Porto-Novo. Le véritable développement de la ville en dépend.
Le statut de descendants des premiers installés sur le territoire de Porto-Novo ne doit, en aucune façon, constituer un passe- droit pour des prétentions identitaires et autres. Seuls doivent compter la compétence, la capacité à gérer, l’amour de la ville et du pays. Etre Yoruba, Goun, Setto, Tori, Nagot, Fon, Mina, Bariba et autres, n’est pas le plus important.
D’ailleurs les « Ainonvi » et les autres sont-ils autochtones de Porto-Novo ?
C’est un pavé que je jette dans la mare.
Isidore H. K. AGUIAR
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